Au pays des polyèdres, il y en a de très coupants, avec des arêtes comme des fils de rasoir. Il y en a aussi de plus ronds, de plus tendres, de plus doux. Quand les polyèdres se rassemblent, il se crée forcément des contacts. Alors, les durs éraflant les tendres, ces derniers sont coupés et se mettent à saigner. Est-ce vraiment la faute des polyèdres durs ? N'est-ce pas aussi celle des doux ? Même parler de forts et de faibles est une concession. Personne ne se reconnaît comme faible, car le faible qui s'énonce en tant que tel se rebelle et donc s'attribue des prédicats de fort. Je ne dis pas qu'il y arrive en fait, il peut rester un faible tout en aspirant à la force. Mais le fait est qu'il y aspire. La faute n'est ni dans les faibles, ni dans les forts, mais dans leur friction.