la pathologie [home] [index] [personnages] [actions] [e-mail] ~ [help]



On interrogeait de toutes parts le Gyrovague sur la notion de pathologie.   « La pathologie se situe-t-elle au cœur de l'homme ?   Quelle est la forme de la pathologie ?   Si la pathologie est dans la nature, est-elle encore pathologie ?   Que pouvons-nous, que devons-nous faire pour nous en prémunir ?   Et compte-tenu des questions précédentes, cette dernière question est-elle encore sensée ? ».  

À celui qui parlait de la pathologie comme négation du principe vital, le Gyrovague donna un segment de droite.   « Maintenant éliminez-en une des extrémités, lui dit-il », et ce fut là sa réponse.  

À celui qui doutait de la pertinence des questions, le Gyrovague suggéra qu'il présentât sa grande santé comme pathologique, et sa pathologie comme grande santé.   Puis il le planta là.  

À une personne esthétisante, le Gyrovague déclara : « L'Art absolu est la négation des pathologies.   Cette négation procède par le positif.   La question serait de savoir pourquoi nous nous adonnons à l'Art avec autant de frénésie.   Et la réponse est : que si nous tenons tant à être ivres de l'ivresse des dieux, c'est pour ne pas être fous du destin des mortels. »  

Puis le maître s'éclipsa pendant qu'on regardait ailleurs.   Un disciple remarqua : « La pathologie est un vilain défaut. »

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