Il faudrait soudoyer le temps qui passe, et tirer de chaque monument qui passe l'instante minute, le suc de cette époque, suc vrai, intime conviction du temps qui s'exprime là. Il faudrait pressurer le présent qui stagne, exposer du plus profond de sa nuit de gélatine la vérité de ce-qui-se-tient-là, dans une belle inconscience, sur le devant de notre vie, tout en stuc. Alors, oui, nous en sommes peut-être à la fin des temps, au sens où, peut-être, tout est effectivement perdu (et cependant, nous sommes aimés du Père), mais nous devons l'affronter dans la perfection, lucidité terrible de qui connaît les chiens de paille (et ainsi, notre Père céleste est parfait). Il n'était pas donné que nous réussissions, et cependant, le monde ne peut que nous être hostile, l'univers ne peut que nous être indifférent, et les péripéties ne peuvent que nous être un feu de joie. Nous sommes rendus libres à nous-mêmes dans un jeu qui nous élève, plus que les couronnes des fleurs des champs, bien plus encore.