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le débat des ascètes





Après qu'un arhat((??))

    
Un arhat (sanskrit अर्हत्) est, dans le bouddhisme, un être qui s'est libéré par ses mérites du cycle des existences conditionnées (samsara), mais sans avoir atteint l'état de bouddha.  


eut expliqué que l'essence des choses était la souffrance, il y eut du remous dans l'assemblée des sages((??))

    
« Après qu'un arhat eut expliqué », et non pas « eût expliqué » : —— en effet, « après que » est suivi de l'indicatif, tandis que « avant que » est suivi du subjonctif.  

Ceci est dû au fait que l'
indicatif est le mode de la certitude, tandis que le subjonctif est le mode du souhait, du vœu.  Or, « avant que P » sous-entend que P est souhaité, tandis que « après que P » indique que P est (déjà) réalisé.  

« Le petit lapin, après qu'il a bien mangé... », et non : « après qu'il ait... » !  


.  2L'un deux prit la parole et dit : « 3La souffrance ne se manifeste que parce qu'elle en a la place.  4Plus importante qu'elle est cette place, ou cette latitude.  5Oui certes, toutes les choses ont du jeu entre elles, et c'est le jeu qui est l'essence des êtres.  6Quand bien même vous agiriez avec la plus grande attention, vous ne vous retiendriez pas de produire des gestes ludiques par surcroît. »  

§.2  « Non !  2Le jeu n'est pas l'essence profonde, ce serait plutôt la raison pour laquelle les choses se perdent.  3En permanence les flots s'écoulent et s'abîment dans l'inattendu des cascades d'être surnuméraire.  4Si nous voyions le monde tel qu'il est en son entier, nous ne pourrions le comprendre.  5Aussi l'être des choses, c'est d'abord tout ce que nous oublions qu'elles sont. »  

§.3  « Vous n'y êtes pas, dit un troisième.  2L'essence des choses ne peut être donnée de manière simple, parce que c'est à travers nous qu'elle paraît.  3C'est la raison pourquoi ce qui est est toujours autrement que nous voudrions qu'il soit, et que ce que nous voulons est toujours voulu autrement que les choses ne sont.  4Ce rapport des deux faces de l'être en constitue l'essence, qui est donc la déception que les choses entraînent, et à laquelle au fond elles équivalent. »  

§.4  Un quatrième dit : « 2Mais si les choses se réalisent par la déception, c'est qu'il peut y avoir des rencontres.  3Chaque être est unique en soi, et égaler deux choses, c'est toujours faire coïncider deux généalogies.  4Aussi je dis que rien de ce qui fait le monde n'est, mais que ce que l'on détermine à être procède de la rencontre. »  

§.5  « Non, dit le cinquième, car la rencontre qui détermine l'être se fait par le concept, or le concept n'est qu'un procédé tandis que la réalité est aussi précise et fine qu'une intuition.  2Le concept est une sphère, mais l'intuition est un point.  3Ce point, nous le comprenons immédiatement par la poésie du monde.  4Il est à nous, parce qu'il nous échappe.  5En échappant il est.  6L'essence du monde est donc dans l'échappement. »  

§.6  Ils discutèrent encore longtemps, pour finir par se taire.  2Les choses n'avaient pas dit leur dernier mot !  3Hé bien, où se trouve leur essence ?  4Ne peut-on la situer là où l'on veut qu'elle soit ?  5Et si le caractère loisible de l'essence était l'essence de l'essence ?

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  [Œuvre d'Escape, 1990-2015 (achevée, présentée au monde), auteur initial : Escape, France].  
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