de la discussion

Escape, en proie à Elle, énonce et parle.
Je n'ai pas idée de ce que peut contenir une discussion.  Il me semble que ce ne sont là que mots assemblés.  De quelle manière, pour quelle fin ?  Néant.  N'est-ce pas au fond une perte de temps ?  Le fil des pensées ne se communique-t-il pas déjà par les actes et les choses ?  Si c'est le cas, il faut admettre que l'univers contient une dimension de trop.  Ou bien, l'espèce humaine est trop bavarde.  Inutilité fondamentale qui s'ajoute à quelques autres.  

Du fond de tous les temps passés, celui qui sert à assembler les mots me paraît intense perte de temps.  Mais ce n'est pas un mince paradoxe que d'employer un traité à dire cela.  Que faire alors car il est évident que la question est bloquée ?  Il faudrait trouver dans le mal la source du remède.

Les mots ne s'éclairent même pas avec le temps les uns les autres.  Ils tendent à s'obscurcir.  Une couche de texte vient en recouvrir une autre et les commentaires ne vivifient qu'à moitié.  Il est étrange de sentir comment une vérité peut vivre, beaucoup plus étrange de la voir mourir.  Le temps ne console pas ceux qui saignent.  

Du fond de tous les temps passés, j'entends rétablir la valeur des mots, qui est un charmant epsilon.  Ce qui ne présage en rien de la faisabilité du projet, mais traduit juste mon désespoir face à une question sans issue.  Encore que, la question étant sans issue, je n'ai aucun lieu de me désespérer.  Soyons donc neutre et ineffable.

Les mots passent et le temps s'insère en eux.

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