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se posait donc il y a si peu





Comment se fait-il ?  Il y a si peu, je me posais la Question sous une forme si pure, si pristine...  Il m'apparaissait clairement alors que tout pouvait se perdre, du seul fait qu'il était un Calcul.  Et pourtant, non, je dirais que rien ne va se perdre, précisément de ce que rien n'est un Calcul.  Comment le sais-je ?  Je l'ai calculé !  

C'est une réponse en forme de paradoxe, et je sais que seul le paradoxe sauvera le monde, si toutefois le monde a besoin d'être sauvé, mais tel est ce que nous souffle la vision paradoxale du monde.  Alors, il faudra dire que le paradoxe s'est soulevé tout seul, —— ne s'est-il pas soulevé d'être lui-même ?

C'est le sens de ce qui se présente au chercheur, a contrario.  C'est le sujet de mon interrogation présente, qui n'est pas une interrogation sur l'interrogation.  
[Escape dit :]

(Escape) 		   
[Escape dit :]
Quand je dis que le paradoxe pourrait se soulever lui-même, je fais référence à une possible solution du Problème de l'existence.  Mais en étant conscient que ce problème ne se pose que si on l'a déjà admis a priori.  Pour les autres il ne se pose pas, c'est même « le mystère des gens obtus ».  

(Escape)

... Mais au bout du temps, il y a cette question de la réussite.  Les choses doivent-elles réussir, ou doivent-elles échouer, et si elles échouent, sera-ce d'avoir trop pensé qu'elles pouvaient échouer ?  D'ailleurs, cela encore est un Calcul.  

Si le Calcul contient en lui cette puissance d'échec, alors il faut cesser de calculer au plus tôt, mais peut-être ceci n'est-il que le calcul de Quelqu'un qui s'extrait de son calcul ?  Et quelle est la valeur de l'échec, ou de la réussite, si l'on y est voué ?  Comment peut-on y être voué ?  Comment peut-on ne l'y être pas ?  Puisque le calcul contient sa propre limitation, tout calcul ne vise-t-il pas à se rendre compte de cela in fine, qu'il est calcul ?  Et comment alors, ne pas se perdre ?  

Mais la raison des évidences est venue, et j'ai refermé cette parenthèse.  La Question se posera toujours, et à temps, et à contretemps, et même de dix mille manières.

La Question se posera toujours, et c'est en cela qu'elle est la Question.  
[Escape dit :]

(Escape)

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  [Œuvre d'Escape, 1990-2015 (achevée, présentée au monde), auteur initial : Escape, France].  
  Copyleft : cette œuvre est libre, vous pouvez la copier, la diffuser et la modifier selon les termes de la Licence Art Libre http://www.artlibre.org