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le lièvre de la création





Énoncer la folie du monde à l'instant où cette folie s'engendre elle-même, sursauter le monde à cet instant précis((??))

    
En toute rigueur, le verbe sursauter n'est pas transitif (« on ne sursaute pas quelque chose »).  Si ce verbe est ici employé avec un complément d'objet direct, on doit comprendre qu'il y a un sens intenté, —— les plus immédiates des interprétations sont de comprendre soit « faire sursauter le monde à cet instant précis », soit « sursauter du monde à cet instant précis ».

C'est aux élus qui ont « sursauté le monde » qu'appartient de comprendre le sens véritable de cette expression.


, lever le lièvre diabolique((??))

    
« Lever (soulever) un lièvre » = « Détecter une difficulté imprévue, s'en apercevoir avant les autres. »

Cette expression date du milieu du XVIIe siècle.  
Elle est simplement empruntée à la chasse, lorsque le trucideur de pauvres petits animaux sans défense (ou son chien), débusque le lièvre de son gîte, obligeant le gibier à courir très vite, enchaînant les zigs et les zags, avec l'espoir fou d'échapper au tir même pas vengeur que le tueur ajuste avec rapidité.  
Et lorsque le pauvre lièvre finit par comprendre qu'il est condamné, il s'en trouve très abattu.  

Dans le cas d'un groupe de chasseurs, c'est celui qui le voit le premier qui a des chances de l'abattre, s'il n'est pas trop mauvais tireur.  
On retrouve donc bien cette notion de « voir avant les autres ».  

Mais pourquoi une difficulté est-elle comparée à un lièvre ?  En réalité, il faut plutôt la considérer comme un problème bien dissimulé (puisque personne ne l'a encore vu jusque là), comme l'est le lièvre avant qu'il ne soit débusqué.


source = ::
http://www.expressio.fr/expressions/lever-soulever-un-lievre.php ::


de la création (ô permets-le-moi, Toi Grand Lapin((??))

    
Il y a une allusion à une formule qu'on trouve dans un poème de Jacques Prévert, que je reproduis ici :

Dieu est un grand lapin
il habite plus haut que la terre
tout en haut là-haut dans les cieux
dans son grand terrier nuageux
Le diable est un grand lièvre rouge
avec un fusil tout gris
pour tirer dans l'ombre de la nuit


Le poème continue de diverses façons, contenant notamment les passages suivants :

Dieu est aussi un prêteur sur gage
un vieil usurier
il se cache dans une bicoque
tout en haut de son mont de piété
et il prête à la petite semaine
au mois au siècle et à l'éternité.

Dieu est aussi un grand voyageur
et quand il voyage pas moyen de le faire tenir en place
il s'installe dans tous les wagons
et il descend dans tous les hôtels à la fois
à ces moments-là
tous les voyageurs marchent à pied
et couchent dehors

Dieu est aussi une grosse dinde de Noël
qui se fait manger par les riches
pour souhaiter la fête à son fils.
Alors les coudes sur la sainte table
le Diable regarde Dieu en face
avec un sourire de côté et il fait du pied aux anges
et Dieu est bien embêté.


 !), c'est ce qui n'est pas permis avec les prédicats des hommes.  Le fait que tout-ceci trouve son origine en lui milite contre la possibilité d'opérer un retrait dans l'univers.

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  [Œuvre d'Escape, 1990-2015 (achevée, présentée au monde), auteur initial : Escape, France].  
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