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ce qu'à ce sujet les oisives nous disent











La question du gouvernail !?  La question de l'amitié ??  Par notre complicité, celle qui nous fait survivre à tous les coups durs, cela ne se pose même plus !  Celle qui est auprès de moi, celle-là que tu es, sans le moindre doute, je sais ce qui me fiance d'elle.  

Et ceci est plus fort même que la foi((??))

    
L'étape de la foi signe l'avancement du monde pour lequel il est nécessaire d'avoir pleine confiance en soi et en les possibilités de l'ensemble systémique.  L'étape qui vient après est celle de la désespérance, pour laquelle on va de l'avant car on n'a de toute manière plus rien à perdre, ni de certitude ultime, mais qu'on va fondant sa solidité sur tout ce qui s'écroule((??))

    
Une autre chose qu'il est bon de comprendre est que la croyance religieuse et la « profession de foi » en une absence de croyance (si l'on ose dire), à ce stade du raisonnement, ne sont pas des attitudes qui s'opposent, car ce qui compte c'est la qualité existentialiste que l'on donne à la vie.  

C'est en somme ce que nous dit le poème d'Aragon paru dans
la Diane française : « La rose et le réséda ».  

LA ROSE ET LE RÉSÉDA


                       
  À Gabriel Péri et d'Estienne d'Orves
                       
comme à Guy Moquet et Gilbert Dru.

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats
Lequel montait à l'échelle
Et lequel guettait en bas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Qu'importe comment s'appelle
Cette clarté sur leur pas
Que l'un fût de la chapelle
Et l'autre s'y dérobât
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous les deux étaient fidèles
Des lèvres du cœur des bras
Et tous les deux disaient qu'elle
Vive et qui vivra verra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au cœur du commun combat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Du haut de la citadelle
La sentinelle tira
Par deux fois et l'un chancelle
L'autre tombe qui mourra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Ils sont en prison Lequel
A le plus triste grabat
Lequel plus que l'autre gèle
Lequel préfère les rats
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Un rebelle est un rebelle
Nos sanglots font un seul glas
Et quand vient l'aube cruelle
Passent de vie à trépas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Répétant le nom de celle
Qu'aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle
Même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Il coule il coule et se mêle
À la terre qu'il aima
Pour qu'à la saison nouvelle
Mûrisse un raisin muscat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
L'un court et l'autre a des ailes
De Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle
Le grillon rechantera
Dites flûte ou violoncelle
Le double amour qui brûla
L'alouette et l'hirondelle
La rose et le réséda


.  

Une erreur commune et de mauvais augure serait de confondre la désespérance avec le nihilisme.  Un poème qui dépeint nettement le nihilisme sous sa version scientiste est la chanson « Le Grand Pan », de Georges Brassens
((??))

    
1

Du temps que régnait le grand Pan
Les dieux protégeaient les ivrognes :
Un tas de génies titubant,
Au nez rouge à la rouge trogne.
Dès qu'un homme vidait les cruchons,
Qu'un sac à vin faisait carousse
Ils venaient en bande, à ses trousses,
Compter les bouchons.
La plus humble piquette était alors bénie,
Distillée par Noé, Silène et compagnie.
Le vin donnait un lustre au pire des minus,
Et le moindre pochard avait tout de Bacchus...

Mais, se touchant le crâne en criant : « J'ai trouvé ! »
La bande au professeur Nimbus est arrivée
Qui s'est mise à frapper les cieux d'alignement,
Chasser les dieux du firmament.

Aujourd'hui çà et là les gens boivent encore,
Et le feu du nectar fait toujours luire les trognes,
Mais les dieux ne répondent plus pour les ivrognes :
Bacchus est alcoolique et le grand Pan est mort.


2

Quand deux imbéciles heureux
S'amusaient à des bagatelles
Un tas de génies amoureux
Venaient leur tenir la chandelle.
Du fin fond des Champs Elysées
Dès qu'ils entendaient un « je t'aime »
Ils accouraient à l'instant même
Compter les baisers.
La plus humble amourette était alors bénie,
Sacrée par Aphrodite, Eros et compagnie.
L'amour donnait un lustre au pire des minus
Et la moindre amoureuse avait tout de Vénus.

Mais, se touchant le crâne en criant : « J'ai trouvé ! »
La bande au professeur Nimbus est arrivée
Qui s'est mise à frapper les cieux d'alignement,
Chasser les dieux du firmament.

Aujourd'hui çà et là, les cœurs battent encore
Et la règle du jeu de l'amour est la même
Mais les dieux ne répondent plus de ceux qui s'aiment :
Vénus s'est faite femme et le grand Pan est mort.


3

Et quand fatale, sonnait l'heure
De prendre un linceul pour costume,
Un tas de génies l'œil en pleur,
Vous offraient des honneurs posthumes.
Pour aller au céleste empire
Dans leur barque ils venaient vous prendre.
C'était presque un plaisir de rendre
Le dernier soupir.
La plus humble dépouille était alors bénie,
Embarquée par Caron, Pluton et compagnie.
Au pire des minus l'âme etait accordée
Et le moindre mortel avait l'éternité.

Mais, se touchant le crâne en criant : « J'ai trouvé ! »
La bande au professeur Nimbus est arrivée,
Qui s'est mise à frapper les cieux d'alignement,
Chasser les dieux du firmament.

Aujourd'hui çà et là les gens passent encore
Mais la tombe est, hélas! la dernière demeure
Et les dieux ne répondent plus de ceux qui meurent :
La mort est naturelle et le grand Pan est mort.


*

Et l'un des dernier dieux, l'un des derniers suprêmes,
Ne doit plus se sentir tellement bien lui même.
Un beau jour on va voir le Christ,
Descendre du calvaire en disant dans sa lippe :
« Merde ! je ne joue plus pour tous ces pauvres types !
  J'ai bien peur que la fin du monde soit bien triste. »


.  


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[Sakura et Tomoyo]

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  [Œuvre d'Escape, 1990-2015 (achevée, présentée au monde), auteur initial : Escape, France].  
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