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[taaf6] comment pense l'eau dans les canalisations





« Est-ce ma faute à moi si je suis eau dans les canalisations, demande le liquide de plomberie ?  Je m'écoule, je vais de-ci de-là et me divertis, c'est tout ce que je sais faire.  Ne me demandez pas de prendre parti, cela se retournerait contre moi, et la vie est assez dure ! »  

Ainsi parle l'eau dans les tuyaux, et que pourrions-nous lui dire, sinon qu'elle ne fait rien pour accéder à la dignité de l'homme, laquelle est de penser par lui-même, et d'oser construire une réflexion, et une action !  Mais non, ô homouillets((??))

    
« Homouillet », c'est-à-dire, « caricature d'être humain, indigne d'être comptée pour un homme », dérive évidemment du mot « homme », et à ce titre, devrait s'écrire avec deux « m ».  

Pourquoi alors n'est-il écrit qu'avec un seul ?  On donne à cela deux raisons :

—— Premièrement, « homouillet » vient de l'homme à la façon de l'hominien, homme à peine ébauché, et donc, on le dérivera de la racine latine homo, hominis (l'homme).  Donc, puisque la dérivation se fait du latin, elle ne prend qu'un « m ».  

—— Deuxièmement, l'auteur a tramé dans sa dérivation une référence à l'« home », la maison douillette et cosy qu'on n'a pas envie de quitter, « home sweet home » : en effet, l'homouillet est à ce point dégénéré qu'il préfère le confort à la liberté, —— et nous savons que ceux qui entendent conserver leur confort sans se battre pour leur liberté, ne conservent au final ni l'un ni l'autre...  

* Pour finir, notons que l'usage langagier est subtil.  Le jeu de mots permet de faire passer beaucoup de sens, mais tous ne le comprennent pas.  Le langage doit faire l'objet de l'éducation, et même de vénération.  Et ceux qui jouent avec les mots doivent en avoir les moyens intellectuels.  


, vous avez tout perdu en renonçant à l'instant courage, quand donc vous réveillerez-vous((??))

    
Il est une science qui est possédée par un grand nombre d'humains, et aussi mise en œuvre à tous les échelons de la société (sauf, éventuellement, le plus bas), c'est la science du contrôle social.  Et cependant, contrairement à toutes les sciences des siècles des Lumières, qui se donnaient pour ce qu'elles étaient de manière transparente, cette science, sans être ce qu'on pourrait appeler « occulte », ne se pratique bien que parce qu'aucun de ses praticiens n'avoue au grand jour la pratiquer.  

Par le « contrôle social », la société (comprise comme immense ensemble régulant tous les trafics humains) peut influer sur ce que font ses éléments et « obtenir le consentement ».  D'une première manière, en lisant finement ce que désirent vraiment les gens, d'une autre manière, en fabriquant artificiellement le consensus pour que les gens désirent ce qu'en fait on leur impose.  Cette science, le « contrôle social », est l'ennemie de la philosophie et de la liberté.  

Sur les procédés qui rendent possible le « contrôle social », nous reviendrons à maintes reprises.  Nous pouvons cependant donner dès maintenant le plus simple d'entre eux : il faut savoir que tout discours se présente avec deux valeurs sémantiques, l'une est « ce qu'il dit de manière objective, au fond », c'est la dénotation; l'autre est « ce qu'il sous-entend de manière implicite, par sa mise en œuvre », c'est la connotation.  

Par exemple, lorsqu'une personne veut dire que sa voiture est en panne, elle peut dire : « la voiture est en panne », ou encore : « la bagnole est déglinguée », la dénotation de ces deux discours est la même, mais la connotation du second est plus émotionnelle que celle du premier.  

Or, il faut savoir que, lorsqu'un agent de la société a quelque chose à communiquer, il a un choix énorme entre toutes les connotations qu'il peut amalgamer l'air de rien à la dénotation qu'il est tenu de faire passer.  Si bien que cet agent peut utiliser tel ou tel procédé pour influer sur le peuple, en envoyant des connotations qui orientent sa perception du discours.  

Comparez, par exemple :

1.  « Les chiens sont sympas, mais ils ont des puces. »  

2.  « Les chiens ont des puces, mais ils sont sympas. »  

Ces deux discours ont la même dénotation, cependant ils n'ont pas la même connotation, car le premier est plutôt défavorable aux chiens, tandis que le second est favorable.  Si cependant, en tant qu'agent social, vous profitez de votre devoir d'informer pour passer une unité de message qui tend à ruiner la réputation des chiens, ou au contraire, à les présenter de manière favorable, vous aurez tout intérêt à jouer à l'ahuri si quelque individu vient vous reprocher de passer les connotations qui arrangent votre contrôle dans le discours.  

Et comment pourrait-il en être autrement, tant que la manipulation n'apparaît pas comme un procédé reconnu ?  


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  [Œuvre d'Escape, 1990-2015 (achevée, présentée au monde), auteur initial : Escape, France].  
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