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et maintenant, le rêve





Et maintenant, que sera-ce ?  Belle épousée, en quelle région de l'espace et du temps nous résumerons-nous à être les ceusses qui réussissent en leur projet commun ?  C'est-à-dire, où et quand se déploieront les charmants baisers ?  

Je veux qu'une nuit protectrice se déploie alentour de nous, qu'elle nous revête de son immunité, et que nous soyons confiés l'un à l'autre comme dans son antre((??))

    
Certes, la belle épousée fut déjà rencontrée une fois.  Cette fois-là vaut pour les fois toutes, absolument.  Ce fut la rencontre première, l'absolue, la vraie [je cite ce poème d'André Breton dans Clair de terre comme concordant ((??))

    
TOURNESOL


La voyageuse qui traversa les Halles à la tombée de l'été
Marchait sur la pointe des pieds
Le désespoir roulait au ciel ses grands arums si beaux
Et dans le sac à main il y avait mon rêve ce flacon de sels
Que seule a respirés la marraine de Dieu
Les torpeurs se déployaient comme la buée
Au Chien qui fume
Où venaient d'entrer le pour et le contre
La jeune femme ne pouvait être vue d'eux que mal et de biais
Avais-je affaire à l'ambassadrice du salpêtre
Ou de la courbe blanche sur fond noir que nous appelons pensée
Le bal des innocents battait son plein
Les lampions prenaient feu lentement dans les marronniers
La dame sans ombre s'agenouilla sur le Pont au Change
Rue Gît-le-Cœur les timbres n'étaient plus les mêmes
Les promesses des nuits étaient enfin tenues
Les pigeons voyageurs les baisers de secours
Se joignaient aux seins de la belle inconnue
Dardés sous le crêpe des significations parfaites
Une ferme prospérait en plein Paris
Et ses fenêtres donnaient sur la voie lactée
Mais personne ne l'habitait encore à cause des survenants
Des survenants qu'on sait plus dévoués que les revenants
Les uns comme cette femme ont l'air de nager
Et dans l'amour il entre un peu de leur substance
Elle les intériorise
Je ne suis le jouet d'aucune puissance sensorielle
Et pourtant le grillon qui chantait dans les cheveux de cendre
Un soir près la statue d'Étienne Marcel
M'a jeté un coup d'œil d'intelligence
André Breton a-t-il dit passe


].


.  Tu es là, près de moi, belle épousée, belle retrouvée, belle absolument : pour toi, je peux décrocher la lune et les étoiles.

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  [Œuvre d'Escape, 1990-2015 (achevée, présentée au monde), auteur initial : Escape, France].  
  Copyleft : cette œuvre est libre, vous pouvez la copier, la diffuser et la modifier selon les termes de la Licence Art Libre http://www.artlibre.org